Sister Zawadi Barungu |
Thérèse Namakoma Nyarukanyi: Réfléchis
sur toute ton expérience avec la Congrégation SMNDA. Rappelle-toi un moment où
tu t’es sentie très vivante, très participante, spirituellement touchée, ou le
plus enthousiasmée par ton engagement. Raconte-moi cette expérience mémorable
que tu as eue avec les SMNDA.
Zawadi : C’était
en Algérie, quand j’étais dans ma 4e année des vœux temporaires en. J’avais
était nommée dans une de nos communautés (El Golea). La communauté était située
en plein désert, loin des communautés chrétiennes, c'est-dire aucune référence
chrétienne.
Vu cette situation, la communauté a été
pour moi l’unique repère chrétienne pour grandir dans ma foi. Je trouvais la
nécessite de me prendre en charge spirituellement par la lecture spirituelle,
etc., Une chose que je découvre et que j’ai beaucoup apprécié est que la
formation reçue en tant que SMNDA, nous y prépare.
Quant à ma communauté, nous étions 5 sœurs
de trois nationalités (deux espagnoles, deux françaises et une congolaise), l
âges varient entre 70 et 60 et j’avais que 28 ans. Un défi d’âge et de
différence d’origine.
Ce qui m’a dynamisée dans ce défi de
différence d’âge et d’origine ce que chacune de nous sœurs étions là pour le
bien de la mission. Et chacune se donnait totalement selon ses potentialités.
J’étais totalement impliquée dans la
mission avec l’aide de la communauté, d’ailleurs dans mon apostolat j’étais
portée à fonder une association avec les parents des enfants handicapés dont
j’avais la charge, ce qui a permis aux parents d’être soutenus financièrement
par le gouvernement dans leur lourde prise en charge des enfants handicapés.
C’est grâce à ma communauté que je suis parvenue à cette création de
l’association. J’ai beaucoup apprécie cette ouverture de ma communauté en
toutes circonstances, à travers laquelle j’ai eu beaucoup de joie dans ma
mission. J’étais intégrée dans une nouvelle culture presque inconnue pour moi.
Surtout que j’étais aussi parmi les premières sœurs « noires » en
Algérie dans les années 2002, ce qui a créé un changement de vision et
conception des sœurs selon les algériens.
De cette expérience, j’ai appris que nous
devons construire notre vie missionnaire sur des valeurs communautaires telles
que : visites ensemble, réflexions ensemble, services communautaires ou
chacune offre les meilleures d’elle-même selon ses potentialités. Et
c’est nous qui faisons de notre communauté ce qu’elle doit être.
Thérèse : Qu’est-ce
qui en fait une expérience passionnante ?
Zawadi : La joie
et l’ambiance réciproque partagées avec les enfants handicapés visités.
L’implication et l’ouverture de ma communauté dans ma mission et mon
implication personnelle aussi. J’ai vécue avec bonheur le :
« Nous sommes envoyées en communauté pour la mission. » Ma
communauté n’est pas seulement un toit d’où je pars pour ma mission, c’est le
fondement de mon envoi en mission, ma vie dedans donne sens à ma mission
dehors. La joie et le bonheur en partageant le vécu du mon
apostolat, est source d’enrichissement mutuel.
Le lien que je fais avec notre charisme et
les paroles de Lavigerie « Nous sommes des initiatrices et l’œuvre
durable sera faite par les africains eux même « Ce que j’ai expérimentée
à travers cette association dont l’objectif était d’initier les parents pour
qu’ils puissent continuer elles-mêmes après notre départ (deux ans après).
Les populations qui nous accueillent, ont
besoin des initiateurs, d’une personne objective, neutre ouverte à tous sans
discrimination aucune.
Thérèse : Qui
était impliqué ?
Zawadi : d’une façon ou
d’une, ma communauté et les parents et amis de la communauté, et toute cette
population auprès de qui j’étais envoyée pour ma mission et mon apostolat.
Thérèse : Peux-tu
me décrire comment tu t’es sentie ?
Zawadi : C’était la
joie d’être soutenue par ma communauté et de me prendre en charge
personnellement. La joie parce que je me sentais comme les 1ères missionnaires,
à la rencontre des populations locales. Je sentais aussi une certaine solitude
étant la seule jeune SMNDA dans notre contexte. Le Conseil général m’a proposé
d’aller de temps en temps à Ghardaïa pour être avec les jeunes missionnaires
d’Afrique. J’ai beaucoup apprécié cette proposition dans le sens que le
Conseil général m’a fait aussi confiance et j’ai puis promouvoir mon sens de
responsabilité. En trouvant des ressources vitales sur place. Une fois j’avais
lu cette expérience du Père Charles de Foucauld qui lui-même avait vécu au
Sahara dans notre diocèse. «C’est en vivant dans ce désert, en contemplant un
horizon vide, nue, sans arbres sans voisins que j’ai appris la Seule Référence,
sure que j’avais, sur qui je pouvais compter et m’accrocher était Dieu. »
Oui dans ce désert j’ai appris à trouver mon Bonheur et à en vivre là où Dieu
m’a plantée, ici et maintenant.
Thérèse : Quelles
sont les choses que tu appréciais profondément au sujet des SMNDA ?
Quand tu te sens le mieux en tant que SMNDA, qu’est-ce que tu apprécies en
toi-même ? Quelle est la contribution la plus importante que les SMNDA ont
apportée à ta vie
Zawadi : J’apprécie
beaucoup la qualité de la formation qui fait de nous de personnes responsables
par rapport à notre vocation et notre foi, façon de cultiver une relation
personnelle avec Jésus. Notre vie spirituelle n’est pas supervisée, d’où la
croissance en liberté qui fait de nous des femmes responsables et matures.
Dans la mission, la congrégation compte
beaucoup sur nous et nous fait confiance. La congrégation a fait beaucoup de
progrès dans la responsabilisation, la confiance a beaucoup grandit, nous
pouvons le voir dans nos entités où nos leaders sont jeunes. Dans nos
communautés, les jeunes professes sont économes.
Quant à mon apport personnel en tant que
SMNDA, je peux te répondre avec une expérience personnelle. Deux ans après mes
vœux perpétuels, j’étais nommée pour les études, nous n’avions personne pour
nous aider aux différents services communautaires aucun ouvrier.
Etudiante, avec une sœur de 72 ans, nous faisions tout par nous-mêmes, en plus
nous n’étions que deux sœurs en communauté. La communauté n’avait pas de femme
de ménage et en même temps dans notre archidiocèse d’Alger m’avait confié de
collaborer avec une communauté des Jésuite à l’accompagnement des retraites (ce
que je faisais pendant mes vacances). J’étais aussi membre du bureau de consacrés
religieux d’Alger. La vie sociale avec nos voisins m’invitait aussi à y prêter
attention y participer (naissance, décès, mariages, fêtes musulmanes ou
chrétiennes) j’étais très heureuse comme étudiante et comme sœur de ma
communauté SMNDA. Je rends grâce à Dieu parce que j’étais capable d’être SMNDA
à part entière et étudiante à part entière. Les études n’empêchaient pas de
vivre ma vie consacrée sous toutes ses formes (prière, participation à la vie
communautaire, sociale et vie de l’église). La congrégation nous responsabilise
nous fait confiance en nous donnant une mission précise. Je suis très
reconnaissante à notre famille religieuse.
Thérèse : D’après
toi, quelle est la valeur fondamentale des SMNDA ? Quelles sont les
valeurs qui donnent vie à ta Congrégation ? Qu'est-ce qui, si cela
n’existait pas, rendrait la Congrégation des SMNDA totalement différente de ce
qu'elle est actuellement ?
Zawadi : Nous
exprimons notre valeur fondamentale dans notre relation à Jésus, ce qui fait de
nous ce que nous sommes. Notre internationalité est aussi une de valeurs qui
nous différencie des autres.
Quant aux valeurs qui donnent vie à la
congrégation c’est d’abord cet appel que chacune de nous a reçu et qui nous
unis en communauté de sœurs pour partager la même mission.
A cela on peut ajouter :
- Le respect de l’autre et la liberté d’expression
- La valeur donnée au temps gratuit en communauté (recréation communautaire gratuite.
Ce qui nous différencie des autres c’est
d’abord notre charisme pour l’Afrique, notre internationalité, notre
inter-culturalité, le dialogue avec d’autres religions, et la façon dont
nous adaptons notre Raison d’Etre aux besoins actuels de la mission
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