Saturday, June 9, 2018

SR ANDRÉE BOUCHARD (MONTRÉAL, CARTIERVILLE CARREFOUR)

SR ANDRÉE BOUCHARD
MONTRÉAL, CARTIERVILLE CARREFOUR 

Sr Pascaline Katungu Muleresimundu : En tant que SMNDA, comment as-tu été une « femme apôtre » dans les différents lieux où tu as été envoyée ?   

Sr Andrée : Jésus a été le premier apôtre, apôtre du Père, par son oui en venant nous annoncer l’amour de Dieu pour l’humanité. Il l’a annoncé par ses paroles et par ses actions.
Je me souviens que ma mère était bonne pour les malades : pour ses enfants, quand nous étions malades. Et je me souviens qu’un été, nous avions accueilli durant deux mois à notre chalet une grande tante à elle, âgée et très malade. C’était vécu avec amour.
A mon jeune âge, a grandi en moi le désir de la vie religieuse, puis de la vie missionnaire. Voulant être au service des malades, j’ai pu faire mon cours d’infirmière après mon noviciat. J’ai travaillé 35 ans en Afrique dans les services de santé. Dès ma première nomination, on m’a demandé d’aller dans un service d’ophtalmologie à Nouna au Burkina-Faso. La Parole de Dieu en Luc 4,18 me parle beaucoup : « … proclamer aux aveugles le retour à la vue ». Aujourd’hui, Jésus passe encore en faisant le bien par notre intermédiaire.
En Afrique, j’ai vécu 27 ans en ophtalmologie, et 8 ans dans des dispensaires où tous les malades étaient accueillis. Au Canada, ma vie missionnaire continue auprès de nos sœurs malades.
Un beau souvenir : un jour, à Nouna, une maman aveugle qui avait 34 ans est venue nous consulter. Elle avait un enfant de deux ans qu’elle n’avait jamais vu. Comme son problème était des cataractes, nous l’avons opérée, et le lendemain, en enlevant son pansement, elle voyait son enfant pour la première fois. Quelle joie pour elle et pour nous !

Pascaline : De quelle action prophétique te souviens-tu plus particulièrement ? Peux-tu l’expliquer ?

Andrée : En 1999, à Wamaza, au Congo, durant la guerre, nous avons choisi de ne pas quitter à cause du danger, mais de rester avec cette population souffrante, jusqu’à ce soit les militaires qui nous disent de partir : nous n’avions pas le choix ; le bon sens nous disait qu’il ne fallait pas résister.
Pascaline : Qu’est-ce qui te vient à l’esprit, quand tu penses à ton expérience de vie communautaire internationale et interculturelle ? 

Andrée : Je crois que j’ai une bonne facilité d’adaptation. En Afrique, c’était plutôt une joie pour moi de vivre cela dès ma première année, et tout le temps en Afrique, et en Europe lors des sessions. Une belle parole de saint Paul me tient à cœur : « Il n’y a plus ni juifs ni grecs…vous êtes tous uns en Jésus » (Galates,3,28). Laissons-nous conduire par l’Esprit pour la vivre.
Pascaline : Que voudrais-tu nous dire à nous, jeunes Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, encore à l’étape des vœux temporaires ? 

Andrée : Quand votre vocation a été bien discernée, faites confiance en Celui qui vous appelle. Chaque jour viendra la grâce nécessaire pour répondre à l’appel quotidien. Vivez dans l’action de grâces d’avoir reçu cet appel en restant humble, car nous resterons toujours des êtres fragiles. Que la prière soit très importante pour vous. Nos vœux existent pour nous aider à vivre cet engagement spécial à la suite du Christ. Vivons dans l’espérance : Il est fidèle celui qui nous appelle. Bonne route à chacune de vous et fructueuse session ! 

Interviewée par Sr Pascaline Katungu Muleresimundu

Kinshasa Yolo, R. D. CONGO    

No comments:

Post a Comment