Saturday, June 9, 2018

SR GLORIA MARTINEZ GIL (LOGROÑO, ESPAGNE)


SR GLORIA MARTINEZ GILLOGROÑO, ESPAGNE


Victorine : En tant que SMNDA, comment as-tu été une « femme apôtre » dans les différents lieux où tu as été envoyée ?           

Gloria : J’ai passé une grande partie de ma mission en Algérie, un pays presque 100% musulman. J’ai travaillé comme infirmière, avec un contrat étranger et un diplôme espagnol, car au début de mon service, le pays n’avait pas encore d’infirmière, et cette période fut l’année de l’Indépendance (1961 - I962). J’ai fait 12 ans dans la communauté d’El Goléa en plein désert, où j’étais responsable de la pédiatrie. Dans ma profession d’infirmière, j’étais heureuse de soigner  ce  peuple qui m’a  accueillie avec joie et amour et dans l’ouverture  de vivre et de partager la  culture islamique,  et dans  l’accueil de  la  religion de l’autre, différente de la mienne. J’avais un amour passionné de mon métier d’infirmière et j’apportais consolation aux malades. Mon témoignage de la vie du Christ était le désir du travail bien fait, l’accueil de chaque personne et le dialogue. Ma façon de partager ma foi s’appliquait par ma simple disponibilité, mon attention portée à chacun dans mes heures libres à l’hôpital. A Djelfa, j’ai été très marquée par l’accueil du peuple, et c’est de là que j’ai commencé à apprendre l’arabe. J’ai vécu dans la joie et la disponibilité mon service comme conseillère provinciale dans la Congrégation pendant 9 ans, puis mon service comme accompagnatrice de jeunes professes. Comme infirmière à Alger, j’étais appréciée par le responsable de l’hôpital, et chaque fois, il m’invitait à participer à la formation qu’il donnait aux stagiaires. 

Victorine : De quelle action prophétique te souviens-tu plus particulièrement ? Peux-tu l’expliquer ?

Gloria : L’action prophétique dont je me souviens est celle de la rencontre d’une femme qui était sur le point de mourir d’un cancer á l’hôpital. Elle ne m’a pas trouvée un matin, et à mon arrivée, elle m’a demandée. Sachant qu’elle était mourante, elle m’a proposé d’acheter la nourriture que les gens mangeraient le jour de sa mort. Cette femme est morte dans mes bras. Elle m’a tendu le bras en regardant vers le haut et m’a dit : « Je t’attends là-haut. » 

L’autre expérience est celle de la rencontre d’une femme marocaine abandonnée par son mari. Je l’ai accompagnée dans sa situation d’abandon. Grâce à elle, j’ai pu apprendre l’arabe. 

La difficulté rencontrée était la chaleur d’El Goléa, qui était très déshydratante et qui causait la mort chez beaucoup d’enfants. 

Victorine : Qu’est-ce qui te vient à l’esprit, quand tu penses à ton expérience de vie communautaire internationale et interculturelle ?

Gloria : Ce qui me vient à l’esprit quand je pense à mon expérience de vie communautaire, c’est la joie et   l’action de grâce en relisant ma vie et ma mission. J’ai exprimé ma joie comme un petit grain de sable, en échange des multiples dons du Seigneur, à l’Humanité, à mes sœurs, à la communauté, en vivant l’internationalité et l’ouverture à l’universel.

Victorine : Que voudrais-tu nous dire à nous, jeunes Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, encore à l’étape des vœux temporaires ? 

Gloria : Ce que je voudrais vous dire à vous, jeunes SMNDA, c’est la parole de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» et la parole aussi de Mère Marie-Salomé : « S’aimer et s’entraider» Le commandement de l’amour est un défi de chaque jour comme nous le demande Jésus. 
                            
                                                  
 Interviewée par Sr Victorine Bulangalire Mweze                                                                                                           Nouakchott, Mauritanie 

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