Friday, May 18, 2018

SŒUR ROLLANDE LACASSE (MONTREAL CARTIERVILLE, CANADA)


SŒUR ROLLANDE LACASSE
MONTREAL CARTIERVILLE, CANADA


En tant que SMNDA, comment as-tu été une « femme apôtre » dans les différents lieux où tu as été envoyée ? 

En tant que SMNDA, j’ai été aux études à Ottawa de 1961 à 1964, pour étudier l’anglais, puis de 1964 à 1979, j’ai été au Mali en Afrique de l’Ouest pour enseigner au primaire. De 1979 à 2008, j’ai été au Tchad, où j’ai enseigné au primaire et j’ai fait la formation des mamans pour l’initiation à la foi des petits enfants, et je me suis occupée des Guides avec les jeunes filles et de la Légion de Marie avec les adultes.

A chaque endroit où j’ai été, j’étais très heureuse, car je savais que Jésus me précédait partout. Pour moi, j’essayais de faire sa volonté et d’aimer chaque personne telle qu’elle était. La communauté étant très unie. C’était aussi un support pour moi.

Prier, travailler, aimer, pardonner : voilà ce qui m’a toujours aidée !

De quelle action prophétique te souviens-tu plus particulièrement ? Peux- tu l’expliquer ?

Le souvenir qui me vient à la mémoire, c’est celui d’une jeune Tchadienne qui était enceinte et qui voulait se faire avorter. Mes trois compagnes étaient infirmières et ne voulaient pas discuter avec elle. Elles partaient au travail et me disaient : « Rollande, occupe-toi d’elle. » Je ne savais que quelques mots dans la langue du pays. Je dis à la jeune fille : « Suis-moi. » 

Je l’amène à notre chapelle et je lui dis : « Nous allons prier ensemble :Jésus dis-moi ce que je dois faire. » Après avoir répété cela plusieurs fois, elle repart chez elle. Elle a gardé son enfant. Moi, j’ai changé de poste, mais 20 ans après, j’ai eu la joie de voir son beau garçon dont elle était très fière.

Qu’est ce qui te vient à l’esprit (paroles, image, joies, défis) quand tu penses à ton expérience de vie en communautés internationales, interculturelles ?

Ce qui me vient à l’esprit quand je pense à une expérience de vie communautaire Internationale interculturelle, c’est l’importance de se connaître. Autrement, on peut blesser l’autre sans s’en rendre compte. Je me souviens d’avoir blessé une de mes sœurs par une parole. J’avais dit : « Parfois, nous devons passer par-dessus notre orgueil. » 

Que voudrais-tu nous dire à nous, jeunes Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, encore à l’étape des vœux temporaires ? 

Voici ce que je voudrais vous dire à vous, SMNDA encore à l’étape des vœux temporaires : Ne jamais dormir sur une mésentente avec une sœur. Avoir le courage d’aller rencontrer la sœur qu’on a blessée ou qui nous a blessée. La prière et le dialogue arrange tout. 

Le plus bel exemple que j’ai vu : Deux femmes de catéchistes s’étaient battues. Le soir, les deux étaient à la messe, et voilà que la plus âgée des deux était en rang pour la communion ; tout à coup, elle sort du rang, va embrasser celle qu’elle avait battue et retourne pour la communion.


Interviewée par Sr Caritas Nizigiyimana
Nairobi, Kenya

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