Saturday, October 22, 2016

INTERVIEW AVEC SR RAYMONDE MARIE

Sr. Raymond Marie

Sœur Renée est française, mais elle a passé de nombreuses années en Algérie dans différents postes, travaillant principalement comme infirmière. Maintenant, elle est à Marseille, France, dans le Résidence des Accates.

Ferroudja Chabane: Réfléchis sur toute ton expérience avec la Congrégation SMNDA. Rappelle-toi un moment où tu t’es sentie très vivante, très participante, spirituellement touchée, ou le plus enthousiasmée par ton engagement. Raconte-moi cette expérience mémorable que tu as eue avec les SMNDA.

Raymonde Marie: Il faut seulement comprendre que le point de départ de ma vocation SMNDA c’est l’expérience vécue en Algérie. A partir de ce vécue la, mon choix de vie était fait. J’entrerai chez le SMNDA, pas besoin de chercher ailleurs, ni plus loin.

Comme je m'étais beaucoup occupée de mes nombreux frères et sœurs, avant de pousser plus loin mon désir de Vie Religieuse Missionnaire, il me fallait tester ma résistance à l'éloignement de la famille. L'Algérie, à ce moment-là, c'était encore la France. Je pouvais tenter ma chance de ce côté-là. Grâce aux SMNDA rencontrées un peu par hasard, j’ai préparé mon Brevet élémentaire, puis j'ai décidé de partir. En Algérie c'était déjà “la guerre de libération " la lutte contre la France. J'étais laïque, j'avais donc une ”allure tout à fait française " et non pas SMNDA avec leur  costume blanc . Elles étaient très respectées par la population comme par  les maquisards. Je suis arrivée en Kabylie en 1955. La première année, j'étais professeur des Écoles. C'était merveilleux , les petites de 6/7 ans ne pensaient qu'à apprendre. J'étais à l'aise,  et étonnée par tout ce que je découvrais, surtout par  la force de résistance des femmes qui, pour moi, étaient " DEBOUT " malgré les difficultés de la vie qui était la leur. Elles étaient “DEBOUT” me semblait il, grâce à leur FOI ce fut un premier choc à la fois culturel et religieux. Je ne connaissais rien à  l'ISLAM et pas grand-chose de la culture du pays .

Les gens avaient une très grande confiance dans les Sœurs qui leur rendaient beaucoup services, c'est là que j'ai découvert ce qu'était leur vie. Elles étaient très proches des gens, partageant leurs joies, leurs peines, essayant de leur venir en aide autant que cela leur était possible, même dans les moments dangereux. ça me permettait d'approfondir ce que je pensais être ma vocation. Les voir vivre ainsi me faisait envie VIE CONSACREE à DIEU. ET VIE DONNÉE aux AUTRES. QUOI de PLUS BEAU, de plus ENTHOUSIASMANT quand on cherche son chemin !

Il y avait aussi ce que les armées (il y avait celle de France et celle du maquis)  faisaient subir à la population. Je n'y comprenais plus rien. Les Sœurs restaient neutres, mais toujours solidaires des gens; çà c'était quelque chose pour moi, j'ouvrais de grands yeux sur tout ce qui se passait, et quand j'ai réalisé tout ce que mes concitoyens faisaient subir à la population, alors que normalement, l'armée française était une "armée de pacification". J'ai décidé dans mon cœur que je mettrais ma vie, mes forces, mes compétences au service de la population de ce pays. Mon désir s'est réalisé alors que je n'en avais pas parlé. Je fus nommée en Kabylie. ( J'ai gardé ce secret au fond de mon cœur pendant de longues années ). C'est à partir de cette expérience là que j'ai décidé d'entrer chez les SMNDA. Ce ne fut pas toujours facile mais je suis encore là et je ne regrette rien .

Ferroudja: Maintenant, quelles sont les choses que tu apprécies profondément au sujet des SMNDA ? Quand tu te sens le mieux en tant que SMNDA, qu’est-ce que tu apprécies en toi-même ? Quelle est la contribution la plus importante que les SMNDA ont apportée à ta vie ?

Raymonde Marie: Les temps de réflexion qui aident a approfondir ce que nous vivons, a « faire retour sur soi » et a entreprendre « un travail sur soi » lorsqu’on découvre que quelque chose ne va pas.

Le sérieux quelles apportent pour répondre aux engagements pris (vie religieuse), prière, service divers, éducation, travail…

Leur ouverture sur les réalités du monde dans lequel elles se trouvent, proximité avec les gens sans distinction de race, de culture, de religion, de milieu social. Leur souci de la formation à travers: les écoles, les dispensaires, les hôpitaux, les catéchistes et surtout l’accent mis sur la formation féminine pour que la femme tienne vraiment sa place dans la société.

Tout cela, je lai vraiment apprécie parce que tout ce qui était entrepris l’était avec SERIEUX et toujours au service de la population, cela correspondait bien au Project que je portais au fond de mon cœur.

Ferroudja: D’après toi, quelle est la valeur fondamentale des SMNDA ?

Raymonde Marie: Etre entièrement tournée vers l’Afrique et les Africains. L’effort fait pour connaitre la mentalité des gens, leur culture, leur habitudes, leur religion, avec le souci de « rendre libre et indépendant »

En communauté: le vouloir vivre ensemble, le désir de fraternité, d’être vraiment « sœurs » de faire attention les uns les autres même si ca se révèle souvent très exigeant.

INTERVIEW WITH Sr. MARGRETH KIBOLA EFRAIM

Sister Margreth Kibola Efraim
Sr. Margreth is Tanzanian and at present she is in the community of Gumo-Ghana  where she works as headmistress in St. Charles Lwanga Primary School.

Anna Nduku Muia: Recall a time when you felt most alive, most involved, spiritually touched, or most excited about your involvement. About memorable experience you have had with MSOLA.

Maggie: One of my best experiences happened when I just arrived in Ghana after my first profession. I became very sick with severe headaches. Nothing seemed to help me get cured. At one moment I gave up the struggle and wanted to go back home. During all this time of pain and struggle, I greatly appreciated the care, support and concern of all the community members. Each one did all she could to help me recover from this. Finally, a doctor was brought and he gave me some medication and after a day I was completely well and since then I have never struggled with my health till now. The care given to me kept me going and I share this experience with joy and gratitude.

Anna: What made it an exciting experience?

Maggie: To see all my sisters each concerned, trying even to prepare the local herbs to save my life. The fact that after suffering for long time, in one day Dr. David was invited to see my situation and gave me a small bottle of syrup which healed me immediately and that since then I have never fallen sick to the point of taking medication excites me even to today.

Anna: Describe how you felt?

Maggie: Supported, loved, cherished, cared for, happy and grateful.

Anna: What did you do as a result of the experience?

Maggie: I was grateful to the members of the community, whenever I met the doctor who rescued me I reminded him of how he saved my life. Because of the attention and care given to me, I also do the same to my sisters when they are not well and anyone in need.

Anna: What are the things you value deeply about MSOLA? When you feel best about being a MSOLA, what about yourself do you value? What is the most important thing that MSOLA has contributed to your life?

Maggie: I treasure very much the opportunity to have yearly accompanied retreat. I am able to reflect about my MSOLA vocation, community life and the mission entrusted to me. I come out renewed and re-energized. The time for personal prayer where I can choose just to sit before Jesus even without having to say a word has helped a lot and with joy I can say: “ I have met the living Jesus.” The space and freedom to express myself has helped me a lot in all areas of my life.

These things I have mentioned above which I value make me feel best about being a MSOLA.

What I value about myself is the gifts of generosity, availability and compassion that I exercise not only in the community but to all who need my help.

The single most important thing that MSOLA has contributed to my life is the opportunity I had while I was in the novitiate to encounter a Professional Counselor who really helped me in the healing of my past. Due to this I have been able to build up my life. The fact too of being in the novitiate itself was a great blessing to me. I encountered the Lord in a very personal way whom I felt was calling me forth to life, sending me to share life and be a life giver.

Anna: What is according to you the core value of MSOLA? What values give life to the Congregation? What is it that, if it did not exist, would make MSOLA totally different than it currently is?

Maggie: The mission entrusted to us. As for the values that give life to the Congregation I would say the love for our Charism, our common mission, community life and simplicity of life(we are not complex in our life style.)

What would make MSOLA totally differently than it is currently is our common mission- wherever we are our mission is one, we are not divided according to our continents, a sister can work in any part of the world where we are present.

It is also the history of our beginnings in an Islamic country and the desire of our founder has helped us a lot to co-exist with the Muslims, to be in the fore front in inter-religious dialogue.


Monday, October 17, 2016

INTERVIEW AVEC SR. ZAWADI BARUNGU


Sister Zawadi Barungu
Sr. Zawadi  est congolaise, actuellement elle habite dans la communauté de Ghardaïa ( Dans le désert du Sahara au sud de l’Algérie) en Algérie. Elle travaille comme kinésithérapeute.

Thérèse Namakoma Nyarukanyi: Réfléchis sur toute ton expérience avec la Congrégation SMNDA. Rappelle-toi un moment où tu t’es sentie très vivante, très participante, spirituellement touchée, ou le plus enthousiasmée par ton engagement. Raconte-moi cette expérience mémorable que tu as eue avec les SMNDA.

Zawadi : C’était en Algérie, quand j’étais dans ma 4e année des vœux temporaires en. J’avais était nommée dans une de nos communautés (El Golea). La communauté était située en plein désert, loin des communautés chrétiennes, c'est-dire aucune référence chrétienne.

Vu cette situation, la communauté a été pour moi l’unique repère chrétienne pour grandir dans ma foi. Je trouvais la nécessite de me prendre en charge spirituellement par la lecture spirituelle, etc., Une chose que je découvre et que j’ai beaucoup apprécié est que la formation reçue en tant que SMNDA, nous y prépare.

Quant à ma communauté, nous étions 5 sœurs de trois nationalités (deux espagnoles, deux françaises et une congolaise), l âges varient entre 70 et 60 et j’avais que 28 ans. Un défi d’âge et de différence d’origine.

Ce qui m’a dynamisée dans ce défi de différence d’âge et d’origine ce que chacune de nous sœurs étions là pour le bien de la mission. Et chacune se donnait totalement selon ses potentialités.

J’étais totalement impliquée dans la mission avec l’aide de la communauté, d’ailleurs dans mon apostolat j’étais portée à fonder une association avec les parents des enfants handicapés dont j’avais la charge, ce qui a permis aux parents d’être soutenus financièrement par le gouvernement dans leur lourde prise en charge des enfants handicapés. C’est grâce à ma communauté que je suis parvenue à cette création de l’association. J’ai beaucoup apprécie cette ouverture de ma communauté en toutes circonstances, à travers laquelle j’ai eu beaucoup de joie dans ma mission. J’étais intégrée dans une nouvelle culture presque inconnue pour moi. Surtout que j’étais aussi parmi les premières sœurs « noires » en Algérie dans les années 2002, ce qui a créé un changement de vision et conception des sœurs selon les algériens.

De cette expérience, j’ai appris que nous devons construire notre vie missionnaire sur des valeurs communautaires telles que : visites ensemble, réflexions ensemble, services communautaires ou chacune offre les meilleures d’elle-même selon ses potentialités. Et c’est nous qui faisons de notre communauté ce qu’elle doit être.

Thérèse : Qu’est-ce qui en fait une expérience passionnante ?

Zawadi : La joie et l’ambiance réciproque partagées avec les enfants handicapés visités. L’implication et l’ouverture de ma communauté dans ma mission et mon implication personnelle aussi. J’ai vécue  avec bonheur le : « Nous sommes envoyées en communauté pour la mission. » Ma communauté n’est pas seulement un toit d’où je pars pour ma mission, c’est le fondement de mon envoi en mission, ma vie dedans donne sens à ma mission dehors. La joie et le bonheur en partageant  le vécu du mon apostolat, est  source d’enrichissement mutuel.

Le lien que je fais avec notre charisme et les paroles de Lavigerie «  Nous sommes des initiatrices et l’œuvre durable sera faite par les africains eux même « Ce que j’ai expérimentée à travers cette association dont l’objectif était d’initier les parents pour qu’ils puissent continuer elles-mêmes après notre départ (deux ans après).

Les populations qui nous accueillent, ont besoin des initiateurs, d’une personne objective, neutre ouverte à tous sans discrimination aucune.

Thérèse : Qui était impliqué ?

Zawadi : d’une façon ou d’une, ma communauté et les parents et amis de la communauté, et toute cette population auprès de qui j’étais envoyée pour ma mission et mon apostolat.

Thérèse : Peux-tu me décrire comment tu t’es sentie ?

Zawadi : C’était la joie d’être soutenue par ma communauté et de me prendre en charge personnellement. La joie parce que je me sentais comme les 1ères missionnaires, à la rencontre des populations locales. Je sentais aussi une certaine solitude étant la seule jeune SMNDA dans notre contexte. Le Conseil général m’a proposé d’aller de temps en temps à Ghardaïa pour être avec les jeunes missionnaires d’Afrique. J’ai beaucoup  apprécié cette proposition dans le sens que le Conseil général m’a fait aussi confiance et j’ai puis promouvoir mon sens de responsabilité. En trouvant des ressources vitales sur place. Une fois j’avais lu cette expérience du Père Charles de Foucauld qui lui-même avait vécu au Sahara dans notre diocèse. «C’est en vivant dans ce désert, en contemplant un horizon vide, nue, sans arbres sans voisins que j’ai appris la Seule Référence, sure que j’avais, sur qui je pouvais compter et m’accrocher était Dieu. » Oui dans ce désert j’ai appris à trouver mon Bonheur et à en vivre là où Dieu m’a plantée, ici et maintenant.

Thérèse : Quelles sont les choses que tu appréciais profondément au sujet des  SMNDA ? Quand tu te sens le mieux en tant que SMNDA, qu’est-ce que tu apprécies en toi-même ? Quelle est la contribution la plus importante que les SMNDA ont apportée à ta vie 

Zawadi : J’apprécie beaucoup la qualité de la formation qui fait de nous de personnes responsables par rapport à notre vocation et notre foi, façon de cultiver une relation personnelle avec Jésus. Notre vie spirituelle n’est pas supervisée, d’où la croissance en liberté qui fait de nous des femmes responsables et matures.

Dans la mission, la congrégation compte beaucoup sur nous et nous fait confiance. La congrégation a fait beaucoup de progrès dans la responsabilisation, la confiance a beaucoup grandit, nous pouvons le voir dans nos entités où nos leaders sont jeunes. Dans nos communautés, les jeunes professes sont économes.

Quant à mon apport personnel en tant que SMNDA, je peux te répondre avec une expérience personnelle. Deux ans après mes vœux perpétuels, j’étais nommée pour les études, nous n’avions personne pour nous aider aux différents services communautaires  aucun ouvrier. Etudiante, avec une sœur de 72 ans, nous faisions tout par nous-mêmes, en plus nous n’étions que deux sœurs en communauté. La communauté n’avait pas de femme de ménage et en même temps dans notre archidiocèse d’Alger m’avait confié de collaborer avec une communauté des Jésuite à l’accompagnement des retraites (ce que je faisais pendant mes vacances). J’étais aussi membre du bureau de consacrés religieux d’Alger. La vie sociale avec nos voisins m’invitait aussi à y prêter attention y participer (naissance, décès, mariages, fêtes musulmanes ou chrétiennes) j’étais très heureuse comme étudiante et comme sœur de ma communauté SMNDA. Je rends grâce à Dieu parce que j’étais capable d’être SMNDA à part entière et étudiante à part entière. Les études n’empêchaient pas de vivre ma vie consacrée sous toutes ses formes (prière, participation à la vie communautaire, sociale et vie de l’église). La congrégation nous responsabilise nous fait confiance en nous donnant une mission précise. Je suis très reconnaissante à notre famille religieuse.

Thérèse : D’après toi, quelle est la valeur fondamentale des SMNDA ? Quelles sont les valeurs qui donnent vie à ta Congrégation ? Qu'est-ce qui, si cela n’existait pas, rendrait la Congrégation des SMNDA totalement différente de ce qu'elle est actuellement ?

Zawadi : Nous exprimons notre valeur fondamentale dans notre relation à Jésus, ce qui fait de nous ce que nous sommes. Notre internationalité est aussi une de valeurs qui nous différencie des autres.
Quant aux valeurs qui donnent vie à la congrégation c’est d’abord cet appel que chacune de nous a reçu et qui nous unis en communauté de sœurs pour partager la même mission.

A cela on peut ajouter :

  • Le respect de l’autre et la liberté d’expression
  • La valeur donnée au temps gratuit en communauté (recréation communautaire gratuite.
Ce qui nous différencie des autres c’est d’abord notre charisme pour l’Afrique, notre internationalité, notre inter-culturalité, le dialogue avec d’autres religions, et la façon dont  nous adaptons notre Raison d’Etre aux besoins actuels de la mission